A l'issue de cette étude, la séroprévalence la plus élevée a été observée à Mahajanga, avec 95 % des prélèvements. Deux agriculteurs originaires de Mahajanga ont réagi aux six antigènes. La recherche a permis de conclure que la région côtière de Mahajanga apparaît comme un point chaud d’exposition, confirmé par la détection de la bactérie dans l’environnement.
5.736 échantillons
Les chercheurs de l'IPM ont analysé 5.736 échantillons de sérum prélevés auprès de donneurs de sang sains, répartis dans six Régions de Madagascar, entre autres la côte ouest et les Hautes terres. Ils ont utilisé un test multiplex sur billes pour détecter des anticorps dirigés contre six antigènes des bactéries gram-négatives Bp. A Mahajanga, des prélèvements environnementaux, plus précisément au niveau des sols et des eaux de surface, ont été effectués.
Dans l’ensemble des échantillons, 6,7 % des prélèvements montraient une réactivité à au moins un antigène de Bp. La réactivité multi-antigène concernait 0,9 % des échantillons, et
0,3 % réagissaient pour trois antigènes ou plus. Le changement climatique pourrait accroître le risque de dispersion et d’exposition, rendant la surveillance environnementale et sanitaire d’autant plus cruciale. « Cette découverte bouleverse la perception selon laquelle la mélioïdose serait absente à Madagascar. Par conséquent, nous encourageons la surveillance épidémiologique, le diagnostic
clinique, ainsi que la sensibilisation des professionnels de santé et de la population », indique l'un des chercheurs de l'IPM. Lui de poursuivre : « Il devient urgent d’intégrer la mélioïdose dans les considérations de santé publique, d’investir dans des diagnostics adaptés, et de surveiller l’environnement afin de prévenir des cas graves, voire mortels, mais jusqu’ici invisibles ».
Anatra R.








